LA VIOLENCE A L’ECOLE.

Les médias relaient souvent des cas graves de violence à l’école. Un élève roue de coups son professeur parce qu’il n’est pas d’accord avec le contenu du cours de religion. Une mère de famille gifle puis frappe d’un coup de pied la prof de son fils. Un élève essaie de planter une paire de ciseaux dans le dos d’un enseignant. Ce ne sont que quelques exemples cités par les médias.

Récemment, dans un lycée professionnel de Paris, les cours ont été suspendus après plusieurs cas de violence. Un élève de troisième a tenté d’étrangler le proviseur adjoint en pleine classe,  un enseignant a été menacé de mort par deux élèves. La police a dû intervenir pour maîtriser un élève violent qui refusait de sortir.

Sans aller jusqu’à l’agression corporelle, ce qu’on appelle pudiquement « incivilités » fleurissent allègrement dans les classes. Certains élèves n’hésitent pas à traiter leur prof de « sale pute, conne, connard »  etc.

Un phénomène plus récent est de contester le savoir du prof. Une enseignante affirme : « Pour être cru par les élèves, il faut recourir à Wiképédia. » Internet est un magnifique outil d’information mais les élèves s’en servent pour délégitimer la parole de l’enseignant. « Je ne vous crois pas, j’ai lu autre chose sur internet. » J’ajouterai qu’habitués à zapper, les élèves sont peu enclins à écouter ce qu’un professeur veut leur apprendre.

Et ce n’est pas tout. Certains sujets deviennent difficiles à aborder comme la Shoah, le conflit israélo-palestinien ou certains cours de biologie. Paroles d’élèves citées par Le Point : « Hitler aurait fait un bon musulman » et parlant de Léon Blum : « Il est juif, qu’il crève ». Les propos antisémites sont légion et les élèves éprouvent des difficultés à faire la différence entre les croyances et les savoirs. Ils sont d’ailleurs encouragés par les parents musulmans qui leur défendent de chanter dans une chorale ou de fréquenter la piscine.

La revue « Le Point » (numéro du jeudi 20 septembre) a interrogé des spécialistes. Olivier Gautier, proviseur dans un lycée privé ne croit pas au manque de formation des enseignants, argument brandi à tout bout de champ, comme la crise et la précarité de l’emploi. Pour lui, l’enseignement est important mais le respect et le savoir-vivre sont des valeurs qui aideront les ados toute leur vie. C’est vrai, mais la précarité de l’emploi pèse lourd sur l’école.

Véronique Decker, directrice d’une école publique, le respect ne doit pas être confondu avec la soumission si on veut former des citoyens capables de réfléchir. Elle plaide pour une école qui serait une « micro-société avec des règles de vie communes partagées entre les élèves, les professeurs et les parents » Je pense au projet pédagogique revendiqué par les directeurs d’école en Belgique, souvent attaqué, et pour moi, indispensable.

Responsabiliser les élèves, Bruno Robbes, ancien instituteur en donne le mode d’emploi dans son livre « L’éducation éducative dans la classe. Douze situations pour apprendre à l’exercer. »

Ingrid Duplaquet, professeur dans une ZEP en a fait sa bible. « Le métier de professeur, c’est comme le métier de parents : il faut poser les règles dès le début, à la rentrée, en ayant soin de les expliquer. »

Alain Finkielkraut se souvient de ce qu’on disait en mai 68 et affirme : « La question qui nous est posée, quarante ans après, est, à l’inverse : comment rétablir l’autorité face à des élèves énervés, mal élevés, quand ils ne sont pas tout simplement violents ? »

Son jugement est sévère : « L’école s’infantilise. Et, portée par l’amour, elle sacrifie la transmission de la culture à la « réussite pour tous ». Il cite Hannah Arendt : « L’enfant n’est pas seulement un être humain en devenir, mais aussi un nouveau venu dans le monde. Ce monde que l’enfant ne connaît pas, il revient à l’éducation de l’y introduire. Et les professeurs, et les parents, l’y introduisent en assumant la responsabilité du monde. Dans le cas de l’éducation, la responsabilité prend la forme de l’autorité. »  (Le livre d’Hannah Arendt :  Qu’est-ce que l’autorité ?)

Alain Fienkielkraut souligne aussi la concurrence omniprésente que les nouvelles technologies font à la culture dont les professeurs sont dépositaires. Et cette tendance à la mode de « s’adapter » aux élèves. « Plutôt que de faire étudier « Le Cid » en classe de quatrième, les professeurs obéissent aux consignes : ils choisissent une problématique proche des élèves et les penchent sur des situations aussi peu dépaysantes que possible, du genre « le divorce de mes parents… » Il ajoute : « Comment rétablir l’autorité ? La tâche est immense et d’autant plus redoutable que le public scolaire est en train de changer »

Alain Fienkielkraut fait allusion à la mixité sociale si prônée en Belgique par le calamiteux décret d’inscription. L’objectif avoué n’a pas été atteint et les dégâts ont dépassé tout ce qu’on pouvait imaginer.

Un autre son de cloche est celui de Michel Serre, membre de l’Académie française et professeur à l’université Stanford. « Dans mon dernier livre, je raconte l’évènement d’un nouvel humain, né de l’essor des nouvelles technologies, « Petite Poucette », l’enfant d’Internet et du téléphone mobile. Un clin d’oeil à l’usage intensif du pouce pour converser par texto. L’avènement de Petite Poucette a bousculé l’autorité et le rapport au savoir. Parents et professeurs ont le sentiment d’avoir perdu leur crédibilité dès lors que, face à eux, Petite Poucette tient entre ses pouces un bout du monde. » Sa réponse, face à ce qu’il appelle, le nouveau monde, la compétence. « La seule autorité possible est fondée sur la compétence »(Livre : Petite Poucette).

Je ne crois pas que ce soit aussi simple. Même la compétence peut être remise en question par des ados persuadés qu’ils en savent plus que leurs profs.

C’est un tableau bien noir que dresse Le Point à partir de témoignages. Il s’agit de la France mais les problèmes de violence se posent aussi chez nous.

Je dois bien constater que l’élitisme est devenu un gros mot, la mixité sociale, un impératif, l’esprit de compétition, l’effort sont à proscrire, le respect est de moins en moins admis comme une valeur positive. Peut-on dans ce climat rendre aux profs leur autorité ?

Et pourtant, le monde devient de plus en plus dur. Tout le monde est d’accord sur le rôle essentiel que doit jouer l’enseignement dans la formation des jeunes. Je n’ai pas l’impression que nous soyons sur la bonne voie.

 

MALEK CHEBEL.

Makek Chebel est né en Algérie en 1953. Il a fait ses études primaires et secondaires en arabe, des études universitaires à Constantine, puis à Paris. Il a étudié la psychanalyse et a exercé un certain temps. En 1984, il obtient son doctorat de sciences politiques à l’Institut d’études politiques de Paris. Il a exercé et donné des conférences dans des universités en Europe, au Maroc, en Tunisie, aux Etats-Unis.

Il a publié de nombreux livres. Je citerai : « Psychanalyse des mille et Une Nuits » « Dictionnaire amoureux de l’Islam » Manifeste pour un islam des Lumières » « Le Coran raconté aux enfants » « L’esclavage en  terre d’islam » « L’Islam pour les Nuls » et en 2009, une nouvelle traduction du Coran.

Il présente son « Manifeste pour un islam des Lumières » comme ceci.

« Associer l’Islam aux Lumières : cette relation est inscrite dans la dynamique amorcée au XIXème siècle et poursuivie par de nombreux réformistes qui ont voulu changer le visage de cette religion en s’appuyant sur la raison. Ces penseurs ont été taxés d’hérésie. Aujourd’hui, le débat est plus que jamais d’actualité : l’islam est-il compatible avec la République ? Quelle est la place et le statut de la parole libre, de la laïcité, de l’égalité des sexes, de la tolérance ou de la démocratie ? Faut-il adapter l’islam à la modernité ou au contraire adapter la modernité à l’islam, ainsi que le prétendent les fondamentalistes ? »

Il rappelle volontiers qu’à travers les siècles, il y a eu de grandes périodes de paix, de créativité, de bonheur. « C’est au nom de ces siècles-là que je travaille, au nom d’un grand nombre de savants, de littérateurs, de juristes, de médecins et de califes ou sultans dilettantes que je m’exprime, en étant avec d’autres, le dépositaire de cet héritage. »

Vu sa notoriété, il était logique que les journalistes l’interrogent après les tueries de Toulouse et de Mautauban. Le Point du jeudi 29 mars y consacre tout un dossier.

La chronique de Malek Chebel s’intitule « Les manipulateurs salafistes. »  « Si les musulmans sont effarés de voir l’un des leurs les prendre en otages, ils ne se sentent pas concernés comme croyants mais comme citoyens. Ils savent que personne n’a le droit de tuer au nom de l’islam, pas plus d’ailleurs que de toute autre idéologie, à quelque degré de nihilisme où elle se situe. Où sont les fanatiques qui ont manipulé et poussé à bout ce jeune homme, qui aurait dû rester « le jeune sans problèmes » dont parlent ses voisins ? Pourquoi ne viennent-ils pas parader devant les caméras de la télévision,  tous les salafistes qui veulent vivre comme le Prophète sans avoir le courage de quitter leur pavillon de banlieue ou leur appartement avec son mitigeur d’eau chaude et froide (…) les imans manipulateurs qui déforment la parole de paix de leur propre religion pour s’octroyer un bout de reconnaissance dans un cercle étriqué de calculateurs intéressés ? Où sont-ils? »

Le Point a interrogé Tahar Ben Jelloun, qui s’est mis dans la tête de Mohamed Merah. « J’ai essayé de faire comme tout le monde, mais je ne suis pas tout le monde. (…) J’aime pas qu’on s’occupe trop de moi, j’aime me sentir libre, courir, épater les filles, être hors normes. »

Marc Dugain fait le parallèle entre le tueur en série Edmund Kemper, dont il s’est inspiré pour son roman : « Avenue des Géants » et Mohamed Merah. « En quelques jours, Merah est passé sans transition de l’anonymat à la superpuissance, il est convaincu d’avoir gagné au Loto de la notoriété et de la reconnaissance, d’être entré au panthéon des exterminateurs, dans un processus éclair de transgression des règles humaines » Ce qui explique sans doute qu’il parle de l’infini plaisir qu’il a eu à tuer ses victimes, à les filmer pour se repaître du souvenir de leur massacre.

Comme toujours, Tariq Ramadan utilise un double langage. Il condamne mais très habilement fait allusion à la situation des Palestiniens et associe la Bible et le Coran qui, dans certains passages, ont trait à des situations de guerre. « Mohamed Merah est l’enfant de deux rencontres : celle d’une compréhension idéologique de la religion qu’il faut condamner, et celle d’une société dans laquelle il n’a jamais trouvé sa place. » Son analyse est bien différente de celle des autres chroniqueurs.

Un père indécent titre Le Point en citant Mohamed Benalel Merah, âgé de 71 ans qui envisage de porter plainte contre la France pour avoir tué son fils. Vivant en Algérie depuis 1994, il a quitté ses cinq enfants alors que Mohamed n’avait que cinq ans et qu’il avait été incarcéré quatre ans pour trafic de stupéfiants. On sait qu’une dizaine d’avocats envisagent de défendre sa plainte dont deux seraient très connus. A désespérer !

Je voudrais signaler le livre de Mohamed Sifaoui, paru chez Armand Colin, en 2010 : « Pourquoi l’islamisme séduit-il ? » Je l’avais trouvé très intéressant et j’y avais consacré un billet, sur mon blog, le 21 avril 2010.

Notre siècle est celui des progrès techniques mais, malheureusement, pas celui des valeurs universelles. Hegel pourrait-il encore dire maintenant ce qu’il affirmait en 1830 : « La raison gouverne le monde et par conséquent gouverne et a gouverné l’histoire universelle. »

LUCIEN JERPHAGNON.

Dans la revue Le Point de cette semaine, je tombe sur l’hommage que Michel Onfray rend à Lucien Jerphagnon, décédé le 16 septembre. Ma première réaction a été : « Comment est-ce possible ? » Tout les sépare. Michel Onfray est un athée auteur notamment du livre « Traité d’athéologie » qui m’avait choquée vu la violence des propos et les contre-vérités sur les religions. Lucien Jerphagnon se dit agnostique mais de l’avis même de Michel Onfray, il est « mystique, proche de Dieu et des chrétiens ».

La réponse est toute simple : Michel Onfray a été l’élève de Lucien Jerphagnon et a  gardé de la reconnaissance pour ce professeur exceptionnel :« Il m’a tout appris : ne rien tenir pour vrai qu’on ne l’ait vérifié expressément. Lire, beaucoup lire, encore lire,  toujours lire, travailler sans cesse. »

Il trace un portrait très vivant de son ancien professeur. Je ne résiste pas à le citer : « Quand il arrivait dans la salle, grand, maigre, la moustache d’un officier de la coloniale toujours impeccablement symétrique, il posait son cartable, sortait son volume de Budé, posait une grosse montre sur le bureau et commençait un spectacle extraordinaire. Seul, il jouait tous les rôles du théâtre antique : il fulminait, susurrait, ricanait, délirait, le tout avec une érudition époustouflante. Drôle, malin, ironique, vachard, intelligent, cultivé… « 

Et cet autre passage : « Une fois sur le campus, on avait beaucoup appris, tout compris et, surtout, tout retenu ».

Un très bel hommage que Michel Onfray termine par ces mots émouvants : « Adieu mon vieux maître, adieu – je vous aimais. »

Michel Onfray : billets du 29 avril 2008 et 25 mars 2009.
Lucien Jerphagnon : billets du 4 janvier 2011 et 6 janvier 2011.

 

CONCEPTION ANTIQUE DU BONHEUR.

 

La revue « Le Point » publie régulièrement des numéros hors-série. Une revue a comme thème : « Le bonheur. Les textes fondamentaux ». Les auteurs choisis sont ceux qui parlent du bonheur, non ceux qui le nient. Au total, trente-six textes allant de l’Antiquité à nos jours en passant par les religions du Livre et les sagesses d’Orient.

 Comme dans toute la collection, le lecteur trouve un texte original à droite et sa clé de lecture à gauche. Un lexique et une bibliographie complètent la revue.

Le premier article, écrit par Pascal Bruckner, est titré : « La tyrannie du bonheur ». Le lecteur y retrouvera les idées exprimées dans son livre « L’Euphorie perpétuelle. Essai sur le devoir de bonheur. » (billet d’aôut 2009). Nous constituons probablement les premières sociétés dans l’histoire à rendre les gens malheureux de ne pas être heureux. »

Je me suis intéressée à la première partie : Sagesses antiques. De tous ces textes ressort une certitude, venant d‘Aristote : « Tout le monde aspire au bonheur, mais certains y atteignent, d’autres pas ». Ou encore, Sénèque : « Vivre heureux, c’est ce que tout le monde veut, mais quand il s’agit de dire en quoi cela consiste, personne n’y voit clair. »

Ainsi, contrairement à ce que beaucoup affirment, la recherche du bonheur était déjà très présente dans l’Antiquité. Pour faire simple, je dirais que tous les philosophes  parlent de la crainte commune à tous les hommes : la mort. Autre constante : le bonheur peut se trouver ici-bas. Plus tard, les religions,  mettront plutôt l’accent sur le bonheur après la mort.

La revue reprend des textes de Platon, Diogène, Aristote, Epicure, Cicéron, Sénèque, Epictète, Marc-Aurèle, Cicéron. Mon choix est plus restreint et certainement très subjectif.

Diogène est probablement le plus connu des philosophes, pour ses provocations et sa vie dépouillée. D’après la légende, il dormait dans un tonneau, errait dans les rues avec un bâton, se moquait des intellectuels de son temps. Pour lui, le bonheur se trouvait dans une ascèse quotidienne : « Entraînée à la douleur, la vie quotidienne peut devenir un vrai bonheur; le malheur vient de l’absence de discipline. »

Je ne résiste pas à rappeler une anecdote très connue. Il prenait le soleil au Cranélon ; survint Alexandre qui lui dit, en se tenant devant lui : « Demande-moi ce que tu veux. »  » – Arrête de me faire de l’ombre ! » répliqua Diogène.

Epicure, qui avait fondé son école de philosophie à Athènes, était surnommé « Le philosophe du Jardin ». » Il ne faut pas craindre les dieux, qui n’interviennent pas dans la vie humaine, ni la mort, puisqu’avec elle disparaît toute sensation. » « Le bonheur consiste à éviter la souffrance du corps et le trouble de l’âme en privilégiant les désirs nécessaires, comme boire et manger. » Une austérité qui est loin de l’image que nous en avons, les bons vivants se disant, à tort,  « épicuriens ».

Cicéron, comme les stoïciens, comme Sénèque lient le bonheur à la vertu. Il ne peut échoir qu’à un homme libéré de ses passions.

Pour Epictète, le malheur consiste à s’attacher à ce qui ne dépend pas de nous : le pouvoir, la richesse, les propriétés, les amis, les amants, les enfants…et même notre propre corps. Ces « biens » peuvent s’altérer ou disparaître. En revanche, nous pouvons apprendre à maîtriser nos jugements, nos désirs, notre volonté. « Ne demande pas que ce qui arrive arrive comme tu le désires; mais désire que les choses arrivent comme elles arrivent, et tu seras heureux. »

Une anecdote illustre l’importance qu’Epictète accordait à la maîtrise de soi. On raconte en effet qu’avant de fonder son école, il était l’esclave d’Epaphrodite, un riche affranchi qui avait la réputation d’être cruel. Un jour, ce dernier lui fit tordre la jambe. Epictète lui aurait dit : « Si tu continues, elle va se casser. » Advint ce qui devait arriver… Sur quoi le sage ajouta : « Je t’avais dit qu’elle allait casser… » Les commentateurs y voient l’exemple d’une « contrariété » possible, contre laquelle le stoïcien ne peut rien, sinon rester maître de lui-même.

Que penser de cette conception du bonheur ?  La « vertu » rend-elle heureux ? Que répondre ? Il faudrait d’abord définir ce qu’est la vertu dans le monde actuel…  Certains philosophes  prônent le détachement comme condition du bonheur.  Luc Ferry dira : « la possession des biens si ardemment convoités ne nous rend guère meilleurs ni plus heureux qu’avant. » Pour André Comte-Sponville : « Accepter que le réel soit exactement ce qu’il est, c’est la seule façon de l’aimer et de le transformer. » Ou encore : « La sagesse n’est pas d’aimer le bonheur, c’est d’aimer la vie, heureuse ou malheureuse. Tant qu’on espère le bonheur, c’est qu’on n’est pas heureux. Cessez de l’espérer : vous verrez qu’il s’approche, voire qu’il est déjà là. »

Je n’ai qu’une certitude : nous désirons tous être heureux…