LA SOLITUDE.

Un autre monde…

Chanson écrite par Pierre Delanoé et Gilbert Bécaud en 1970.

Vous trouvez comme lui que la solitude n’existe pas ?

 

GILBERT BECAUD.

Pourquoi bouder son plaisir ? Après Jacques Brel, voici Gilbert Bécaud. Né le 24 octobre 1927 à Toulon, il est décédé à Paris le 18 décembre 2001, d’un cancer du poumon, sur sa péniche amarrée au Pont de Saint Cloud.

Sa carrière de chanteur débute dans les années cinquante. Il avait suivi une formation classique au conservatoire de Nice et avait été pianiste accompagnateur. Sa rencontre avec Pierre Delanoë, puis avec Louis Amade va le décider à monter sur scène. Le succès est immédiat et durera quatre décennies.

Il a joué dans quelques films, écrit des musiques de film mais c’est incontestablement le chanteur-compositeur qui séduit.

Sur scène, il n’avait pas le talent d’acteur de Jacques Brel, ses gestes étaient dérisoires, mais  il était un pianiste extraordinaire. Je dois dire que je l’aime plus au piano qu’au micro ! Un piano légendaire, légèrement incliné vers l’avant pour lui permettre de voir le public. Son costume bleu, sa cravate à pois, sa main sur l’oreille sont dans toutes les mémoires.

Ses paroliers dont les principaux sont Pierre Delanoë, Louis Amade et Maurice Vidalin ont abordé tous les thèmes. Bien sûr, l’amour heureux ou malheureux, mais aussi l’amitié, la tendresse, la famille, l’enfance, la solitude, l’indifférence, le bonheur, la vie quotidienne, la mort, tout ce qui nous touche.

« Il faudra bien que ça arrive, je partirai / Tu pleureras, j’en pleurerai / Tu haïras, je te plaindrai / Mal installé entre deux rives, je partirai » (Je partirai).

« Je reviens te chercher / Je savais que tu m’attendais / Je savais que l’on ne pourrait / Se passer l’un de l’autre longtemps / Tous les deux on s’est fait la guerre / Tous les deux on s’est pillés, brûlés, volés / Qui a gagné, qui a perdu / On n’en sait rien on ne sait plus / On se retrouve les mains nues / Mais après la guerre, il nous reste à faire / La paix (Je reviens te chercher).

« Quand tu danses , danses, danses devant moi / Je sens mon coeur qui bat / Au rythme de tes pas (Quand tu danses).

« Mon dieu qu’il y en a / Des croix sur cette terre / Croix de fer, croix de bois / Humbles croix familières / (…) Mon dieu qu’il y en a / Sur les routes profondes / De silencieuses croix / Qui veillent sur le monde »(Les croix).

« Les enfants du dimanche / Une étoile dans les yeux / Rêvent d’une revanche / Sur les grands, sur les vieux / Ils rêvent que la vie / Un jour sera jolie »(Les enfants du dimanche.)

« Comme l’argile / L’insecte fragile / L’esclave docile / Je t’appartiens (…) Je ne suis pas un ange / Tu le sais bien / Je n’suis qu’un homme / Rien qu’un pauvre homme / (Je t’appartiens).

« Le jour où la pluie viendra / Nous serons toi et moi / Les plus riches du monde / Les arbres pleurant de joies / Offriront dans leurs bras / Les plus beaux fruits du monde / Ce jour-là (Le jour où la pluie viendra).

« J’avais un seul ami et on me l’a tué / Il était plus que lui, il était un peu moi / Je crois qu’en le tuant on m’a aussi tué / Et je pleure la nuit mais on ne le sait pas (C’était mon copain).

C’est une constante dans les chansons de Gilbert Bécaud, le titre résume la chanson ou en est le premier vers. C’est le cas dans celles que j’a citées et dans d’autres comme :  « Les bains de minuit » « La solitude, ça n’existe pas » « La vente aux enchères » « Les cerisiers sont blancs » « Quand Jules est au violon » « Les tantes Jeanne » »L’orange » « Le petit oiseau de toutes les couleurs »…

Certaines chansons sont plus connues que d’autres. Ainsi « Nathalie » « Quand il est mort le poète » « L’important, c’est la rose ».

Certaines sont de véritables tableaux comme « Le pianiste de Varsovie » : « Une place peuplée de pigeons / Une vieille demeure avec pignon / Un escalier en colimaçon »

« Il y a tout au long des marchés de Provence / Qui sentent le matin, le mer et le Midi / Des parfums de fenouil, melons et céleris / Avec dans leur milieu, quelques gosses qui dansent » (Les marchés de Provence).

« A l’escalier C bloc vingt et un / J’habite un très chouette appartement / Que mon père si tout va bien / Aura payé en moins de vingt ans / On a le confort au maximum / Un ascenseur et un’ salle de bains / On a la télé, le téléphone / Et la vue sur Paris au lointain /  (Dimanche à Orly).  

Dans le même registre, une très amusante « L’enterrement de Cornélius ». Tout y est : les amis, les badauds, le mort et son saxophone, le chariot du laitier.

Je ne peux terminer ce post sans citer une de mes préférées, la première de ses chansons, peut-être la plus émouvante : « Mes mains ».

« Mes mains / Dessinent dans le soir / La forme d’un espoir / Qui ressemble à ton corps / Mes mains / Quand elles tremblent de fièvre / C’est de nos amours brèves / Qu’elles se souviennent encore / Mes mains / Caressent dans leurs doigts / Des riens venant de toi / Cherchant un peu de joie ».

Peu de personnes, je crois, ne considère les textes chantés par Gilbert Bécaud comme des poèmes. Moi, oui. C’est dû à l’incroyable talent de ses paroliers et à son interprétation. Gilbert  sait accélérer le rythme quand il le faut, le ralentir, mettre des silences, en un mot, respecter le texte. La musique le met admirablement en valeur et séduit. Et que dire de sa voix ?

J’avoue, je l’aime bien. Si Jacques Brel m’a parfois fait pleurer, Gilbert Bécaud ne m’a apporté que du bonheur.

UN PEU DE RECREATION AVEC GILBERT.

L’indifférence, quel mal ne fait-elle pas !

« L’indifférence, ce gel de l’âme. » (Edgar Morin).

GILBERT BECAUD

On ne sait pas pourquoi on a envie, tout d’un coup, d’écrire sur quelqu’un qu’on aime bien. J’ai beaucoup écouté les chansons de Gilbert Bécaud, il y a longtemps, mais quand elles passent à la radio, des souvenirs reviennent. Je l’ai vu en concert à Bruxelles, je ne sais plus quand mais ce qui m’avait surtout frappé, c’était sa taille. Je ne l’imaginais pas si grand. Vous trouverez sur internet de nombreux sites consacrés à Gilbert, né François Gilbert Léopold Silly le 24 octobre 1927, à Toulon, mort le 18 décembre 2001 à Paris.

Monsieur 100000 volts a impressionné plusieurs générations, sa cravate à pois, son piano restent dans toutes les mémoires. Ses paroliers les plus connus sont Pierre Delanoë, Maurice Vidalin et Louis Amade. J’ai une tendresse particulière pour Delanoë à qui, je trouve, la France n’a pas rendu l’hommage qu’il méritait. Il en était d’ailleurs affecté. (voir son livre « La vie en chantant » paru chez Julliard en 1980).

Je ne pourrais pas dire quelle chanson je préfère, peut-être Mes mains peu connue, bien sûr Nathalie (que de filles ont hérité du prénom !) L’important, c’est la rose une des plus connues ou encore Je partirai. Le jour où la pluie viendra. Dimanche à Orly.

En voici une moins connue, je crois.