GUILLAUME MUSSO.

Guillaume Musso

Guillaume Musso est né à Antibes le 6 juin 1974.

A dix-neuf ans, fasciné par les Etats-Unis, il séjourne quelques mois à New York où il travaille comme vendeur de crèmes glacées.

Rentré en France, il passe une licence de sciences économiques à l’Université de Nice, poursuit ses études à Montpellier et passe le CAPES de sciences économiques et sociales. Il enseigne de 1999 à 2003.

Œuvre : « Et après… » « Sauve-moi » « Seras-tu là » «Parce que je t’aime » « Je reviens te chercher » « Que serais-je sans toi ? » « La Fille de papier » « L’Appel de l’Ange » « 7 ans après » « Demain » « L’instant présent » « La Fille de Brooklyn »

Un auteur à succès. Il suffit d’entrer dans une librairie pour constater la place occupée par ses livres. Traduit dans quarante langues les ventes totales de ses romans dépassent les 25 millions d’exemplaires.

CENTRAL PARK.

Alice se réveille un matin au beau milieu de Central Park, le chemisier couvert de sang et menottée à un inconnu endormi. De plus, jeune policière, elle remarque qu’il manque une balle dans son arme.

Elle se demande comment elle peut se trouver là puisque la veille elle enchaînait les cocktails sur les Champs-Elysées avec ses copines.

Réveillé, l’inconnu lui dit s’appeler Gabriel. Lui non plus ne comprend pas. La veille, il jouait du piano au Temple Bar de Dublin. Il lui dira plus tard qu’il n’est pas artiste mais travaille pour le FBI.

Le désir de comprendre ce qui s’est passé les entraîne dans une course effrénée dans les quartiers de New York.

Le lecteur est entraîné dans les rebondissements, il ira de surprise en surprise.

La fin est tout à fait inattendue et surprenante.

Thriller haletant, du vrai suspense, un livre qu’on n’arrive pas à quitter.

Une lecture agréable, de jolies descriptions de New York, des personnages attachants.

Je n’avais jamais rien lu de Guillaume Musso. J’ai compris son succès.

Un livre à emporter en vacances pour passer quelques heures divertissantes.

 

DIDIER van CAUWELAERT.

Didier van Cauwelaert

Didier van Cauwelaert est né à Nice le 29 juillet 1960 d’une famille d’origine belge.

Il a reçu le prix Goncourt en 1994 pour « Un aller simple ». Son œuvre est très nombreuse. Il s’est présenté à l’Académie française en 2009 mais les académiciens lui ont préféré François Weyergans.

Quelques titres de romans : « La vie interdite » « Rencontre sous X » « Le père adopté » « Le journal intime d’un arbre » « La maison des lumières » « Les témoins de la mariée ».

HORS DE MOI.

Après un accident de voiture, le héros Martin Harris est resté plusieurs jours dans le coma. Américain, directeur d’un laboratoire à l’université de Yale, détaché au département biogénétique de l’INRA, il est arrivé à Paris avec sa femme Liz et y a loué un appartement.

A sa sortie de l’hôpital, il se rend chez lui et a la désagréable surprise d’être accueilli par un inconnu qui prétend porter le même nom et vit avec Liz qui ne le reconnaît pas.

Il n’a aucun papier et se rend à la police pour faire constater qu’un « imposteur » occupe son appartement. La police s’y rend et ramène l’occupant qui, lui, a bien des papiers en règle au nom de Martin Harris.

Tout le livre sera consacré à ses nombreuses démarches pour prouver son identité. Il est certain que sa mémoire est intacte mais est fort ébranlé par ce qui lui arrive.

Il se rend au centre de recherches où il devait travailler et y rencontre Paul de Kermeur avec qui il a déjà collaboré mais par internet. Il ne l’a donc jamais vu.

Il apprend, stupéfait, qu’un autre Martin Harris travaille avec le chercheur et l’a déjà rencontré. Il exige une confrontation. Le second Martin connaît tous ses travaux et n’a aucune peine à le prouver.

Martin Harris est botaniste, célèbre pour avoir gagné un procès en citant des plantes comme témoin. « Il y avait eu un crime dans une serre. Aucun témoin, trois suspects possibles. J’ai proposé au juge de brancher mes électrodes sur les hortensias et on a fait défiler devant eux douze personnes l’une après l’autre, parmi lesquelles les trois suspects. Brusquement l’aiguille du gavanomètre s’est emballée, en présence du frère de la victime (…)Les deux hommes s’étaient battus dans la serre, il y avait eu des tiges cassées et l’agresseur réveillait le traumatisme, déclenchait le système d’alerte électrochimique d’un hortensia à l’autre. Sous le choc, l’assassin est passé aux aveux. »

Ce passage est une illustration des longues théories sur les plantes racontées par l’auteur.

Toujours en quête de la preuve de son identité, Martin Harris rencontre le psychiatre, le docteur Farges, qui est fort intéressé par son aventure parce qu’il mène des études sur les effets du coma. Pour lui, ce qui lui arrive est un effet des suites de son coma.

Pas satisfait du tout, au contraire, Martin engage un détective qui fera des recherches en Amérique sur sa naissance, son lieu de travail, sa femme, ses amis dans l’espoir qu’elles confirmeront ce qu’il dit.

Hélas ! Tout est faux ! Il n’existe pas, pas plus que le lieu où il était sensé travailler.

Je ne peux en dire plus sans déflorer le roman. La fin est tout à fait inattendue.

Le livre se présente bien comme un thriller qui tient le lecteur en haleine jusqu’au bout.

L’auteur y a ajouté un autre personnage, Muriel, qui l’a recueilli dans son taxi et a provoqué l’accident en refusant une priorité. Elle s’intéresse à lui, l’aide dans ses recherches, avec beaucoup d’empathie car elle se sent responsable. Elle aussi, au début, met en doute qu’il soit bien l’homme qu’il prétend être mais elle souhaite vraiment qu’il dise vrai et puisse le prouver.

Le personnage de Muriel met de l’humanité dans le roman. Harris peut se raccrocher à elle, arrive même à regretter de ne pas en être amoureux.

Généreuse, émouvante, l’attention qu’elle lui porte, tout ce qu’elle fait pour lui, sa solidarité corrigent ce que le héros pourrait avoir « d’un peu froid » même si on compatit avec ce qui lui arrive.

Deux événements vont l’ébranler un peu plus. Dans la maison du psychiatre qui l’a invité, il remarque un piano et joue. Or, d’après sa mémoire, qu’il juge infaillible, il n’en a jamais joué.

Il constate aussi qu’il ne peut plus parler aux arbres comme il le faisait. « J’enlace le platane, pour lui donner des forces en lui en prenant, cet échange qui jalonne mes journées… Rien. Je ne ressens rien. (…) Pas le moindre écho, pas le moindre retour. »

Cette constatation l’attriste mais renforce sa détermination à se retrouver comme il était avant, à retrouver sa vraie personnalité, à ne plus être « hors de lui ».

Didier van Cauwelaert écrit bien. Le sujet du livre est original, le suspense bien mené. Même les informations techniques n’ennuient pas. Le roman est passionnant.

Qui ne rêverait pas de pouvoir dialoguer avec les plantes ?

GUILLAUME MUSSO.

Guillaume Musso est né le 6 juin 1974 à Antibes. A l’âge de dix-neuf ans, fasciné par les Etats-Unis il séjourne quelques mois à New York où il travaille comme vendeur de crèmes glacées.

En rentrant des Etats-Unis, il passe une licence de sciences économiques à l’Université de Nice puis un CAPES de sciences économiques et sociales à Montpellier. Il devient professeur et, en 2001, paraît son premier roman;  » kidamarink », un triller en forme de jeu de piste débutant par le vol de la Joconde au musée du Louvre.

Après un grave accident de voiture, Guillaume Musso imagine l’histoire d’un enfant revenu de la mort « Et après ». Le livre connaît un très grand succès et sera porté à l’écran comme presque tous ses livres. « Sauve-moi » Seras-tu là ? » « Parce que je t’aime » »Je reviens te chercher » »Que serais-je sans toi ? » « La fille de papier » »L’Appel de l’ange » « 7 ans après ».

L’APPEL DE L’ANGE.

Le roman débute à New York. Madeline Greene, son héroïne, est en vacances avec son fiancé Raphaël, qui vient de la demander en mariage. Dans le café de l’aéroport, elle rencontre Jonathan Lempereur venu récupérer son fils Charly, qui vit avec sa mère.  Ils se bousculent pour avoir une table. Par mégarde, ils se trompent de téléphone emportant chacun celui de l’autre.

Rentrée à Paris, Madeline se rend compte de la méprise et échange des mails avec Jonathan, promettant de lui renvoyer son téléphone. Madeline est fleuriste dans un magasin qu’elle a baptisé « Le Jardin Extraordinaire ». Jonathan tient un restaurant à San Francisco.

La curiosité l’emporte sur leurs promesses et tous les deux épluchent le GSM de l’autre. Ils vont faire de curieuses découvertes.

Jonathan est intrigué par le comportement de Madeline qui affirme vouloir un enfant mais fait tout pour ne pas en avoir. Fouillant dans un dossier secret, il va apprendre que Madeline était flic en Angleterre et qu’après une enquête éprouvante et sans succès pour découvrir Alice qui avait disparu, elle a fait une tentative de suicide et a décidé qu’elle n’aurait jamais d’enfant. Fortement marquée par son échec, croyant Alice morte, elle a quitté la police pour s’installer comme fleuriste à Paris.

Madeline, de son côté, découvre que Jonathan a été un grand cuisinier à la mode, spécialiste de la cuisine moléculaire. Sa femme Francisca l’a quitté après la quasi faillite de son restaurant. Dégoûté des critiques de sa cuisine, il a ouvert un restaurant simple et traditionnel.

Ayant planté le décor, Guillaume Musso entraîne le lecteur dans une enquête menée conjointement par Madeline et Jonathan, celui-ci lui ayant appris qu’il avait rencontré Alice alors que tout le monde la croyait morte.

L’enquête rocambolesque, pleine de suspense et de rebondissements, tient le lecteur en haleine jusqu’au dénouement que je ne révélerai pas puisque c’est l’essentiel de l’intérêt du roman.

Je ne suis pas fan de thriller mais le roman est  réellement passionnant. C’est le secret du succès de Guillaume Musso. Ses livres ont été traduits dans plusieurs langues et, je l’ai dit, adaptés au cinéma ou en cours d’adaptation.

A recommander à ceux qui cherchent dans la lecture une détente. Le style est direct, familier sans jamais tomber dans la vulgarité.

TATIANA de ROSNAY.

 

Née en 1961, Tatiana de Rosnay est franco-anglaise. Elle vit à Paris avec sa famille. Journaliste, elle est l’auteur de dix romans, dont « Elle s’appelait Sarah », récompensé par plusieurs prix et « Boomerang » traduit de l’anglais et publié en 2009 aux Editions Héloïse d’Ormesson. (voir billet du 21 mai 2010).

LE VOISIN.

Epuisé depuis l’an 2000, le roman vient d’être republié, dans Le livre de Poche, aux Editions Héloïse d’Ormesson.

Colombe Barou est marié à Stéphane et a deux enfants, Balthazar et Oscar. Elle travaille à temps partiel comme nègre dans une maison d’édition. Son travail ne la satisfait pas car elle  rêve d’être écrivain. Son mari voyage beaucoup. C’est une femme ordinaire : « Longue et mince, Colombe frise le mètre quatre-vingts, se tient un peu voûtée, comme si elle avait honte de sa taille, que pourtant on remarque rarement¸ tant elle s’évertue à passer inaperçue. »

L’histoire débute par un déménagement. Colombe est heureuse d’avoir trouvé un magnifique appartement. Sa vie va pourtant basculer. Son voisin du cinquième, le docteur Faucleroy, apprécié de tous, la réveille toutes les nuits, à 3 heures 17,  en passant des disques de Mick Jagger. Elle n’ose pas aller lui demander d’arrêter et, comme elle le fait d’habitude, quand elle a un problème, elle insiste pour que son mari intervienne. Stéphane l’assure qu’il a tout arrangé avec la concierge. Pourtant, la musique ne cesse pas et Colombe constate que le voisin ne passe ses disques que quand elle est seule.

Ce qui ne devrait être qu’un différend avec un voisin va profondément changer la vie de Colombe. Elle va passer de la déprime à une véritable addiction à cette musique : « La journée entière, elle pense à la nuit. Elle ne pense qu’à ça. A son rendez-vous avec Jagger. Bien sûr qu’il viendra. Mick sera là, fidèle au poste, à trois heures quinze pétantes. Il ne lui reste qu’à l’attendre. »

Colombe ira jusqu’à cesser son travail, se détacher de son mari, visiter l’appartement de son voisin pour accomplir des gestes stupides de vengeance. Son comportement deviendra de plus en plus bizarre.

L’auteur va accumuler une série de faits étranges qui entraîne le lecteur à se poser des questions : que se passe-t-il vraiment ? Est-elle la proie d’un délire paranoïaque ou la victime d’une  simple malveillance ? Comment tout cela se terminera-t-il ? La fin du thriller est inattendue mais le lecteur a été tenu en haleine pendant tout le livre.

Thriller, oui, mais aussi étude psychologique du personnage principal. Un événement parallèle va avoir une grande importance dans l’évolution de Colombe. Elle écrit une biographie d’une actrice, Rebecca Moore. Son éditeur lui reproche son travail : « Le hic, Colombe, c’est que ce roman doit être celui de Rebecca Moore. Il raconte sa vie, ses aventures. Rebecca Moore, à l’écran, dans la vie, utilise un langage cru, naturel. Vous me comprenez ? (…) C’est trop littéraire pour être du Rebecca Moore. (…) Il faut vous mettre dans la peau de cette fille. (…) Vous devez surtout reprendre les passages « chauds », les épicer davantage. (…) Il faut vous lâcher voilà tout. »

Cet épisode est important car c’est le début de l’évolution de Colombe: « Le front humide, les doigts fébriles sur le clavier, Colombe jonglait avec toutes les expressions du désir, tous les mots de la passion, du sexe, de l’amour, avec une habileté qui l’effrayait autant qu’elle l’excitait. Elle était devenue Rebecca Moore. »

Colombe est devenue une autre. Le cauchemar vécu a fait d’elle une autre femme. La preuve, nous l’aurons dans l’épilogue. Deux ans plus tard, nous la retrouvons à une rencontre-décidace de son livre. Elle a enfin ! réalisé son rêve : devenir écrivain et non plus écrire pour les autres. Elle a acquis sa liberté.

Je ne suis pas fan de ce genre de livres. Mais, je vais être honnête, je l’ai lu d’une traite et j’ai été complètement emportée par l’ambiance du roman. Ce n’est qu’après la lecture que les invraisemblances qu’accumule l’auteur pour maintenir le suspense m’ont, disons, gênée. C’est, le livre refermé, que j’ai mis en doute que le cauchemar qu’elle avait vécu ait pu la débarrasser de son complexe d’infériorité vis-à-vis de sa soeur, faire d’elle une femme libre, mieux l’écrivain qu’elle avait toujours rêvé d’être.

Une étude intéressante du Figaro révèle que Tatiana de Rosnay apparaît en cinquième place des livres français les plus vendus en 2010. Marc Lévy occupe toujours la première place, suivi d’Anna Gavalda. Elle est devant Michel Houellebecq  et Fred Vargas. Dans le palmarès, on retrouve sans surprise Eric-Emmanuel Schmitt, Amélie Nothomb et Bernard Weber.

Mais, comme le dit très bien, le journaliste du Figaro, des écrivains très vendus à un certain moment, disparaissent complètement du paysage littéraire vingt ans après…