REDOUBLEMENT EN MATERNELLE.

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L’idée n’est pas neuve. J’en avais déjà parlé dans mon blog le 13 avril 2012.

La ministre de l’enseignement y revient et trouve qu’on redouble trop en maternelle. C’est aussi mon avis. Les journaux citent des chiffres : en 2014, 1.168 élèves ont redoublé en 3e maternelle. C’est énorme !

Je reprends ce qui est dit dans les journaux :

« La ministre de l’éducation a fait adopter mercredi, en exécutif, un avant-projet de décret qui va brider le redoublement en 3e maternelle. Dès l’an prochain, le redoublement devra être fondé sur des motifs exceptionnels qui seront fixés par un arrêté. Il sera aussi obligatoire de demander l’avis du CPMS et l’accord du ministère. Si l’école fait redoubler alors que le ministère n’a pas donné son accord, l’élève n’entrera pas en ligne de compte pour le calcul de l’encadrement et n’apporter aucun subside à l’établissement. »

Je le répète, ce n’est qu’un projet.

La procédure me semble bien lourde, les sanctions très graves. Obtenir l’accord du ministère ne sera pas simple. Si ce décret passait, je doute que les écoles fassent encore redoubler en 3e maternelle !

Sur les réseaux sociaux, la polémique est lancée pas sur la procédure mais sur le principe du redoublement.

Ceux qui sont pour le redoublement parlent de maturité non atteinte ou d’indiscipline. Je m’attendais plutôt à un argument sur le langage non acquis.

J’ai vraiment du mal à croire qu’en trois ans l’enfant n’ait pas acquis ce qui lui permettrait d’entrer en première primaire. Je parle de trois ans car, toujours d’après les journaux, 93 % des élèves fréquentent l’école maternelle dès la première année.

Plusieurs choses m’interpellent. Qui juge de la nécessité du redoublement ? L’instituteur/trice  je crois, actuellement. Selon quels critères ? Un élève qui dérange la classe ? Désolée mais je penserai alors au manque d’autorité de l’instituteur/trice. Je ne crois pas que l’année suivante l’enfant devienne tout d’un coup un enfant « sage ».

Comment décèle-t-on le manque de maturité ? Désolée aussi mais j’ai entendu cet argument pour le redoublement en secondaire beaucoup trop souvent. Soyons sérieux, qu’est-ce qu’être « mûr » ? C’est une notion très subjective. Je pourrais, un peu méchamment, dire que j’ai aussi souvent entendu des épouses se plaindre de la « maturité » de leur époux ou vice versa. C’est un grand enfant…

Un autre argument est le manque de confiance en soi qui obligerait l’enfant à redoubler. Alors, là ! Un échec, car il s’agit bien de cela, rendrait l’enfant plus confiant ! Je ne peux absolument pas souscrire à cet argument.

Je l’ai dit, je pensais à des difficultés de langage, l’argument étant d’ailleurs utilisé pour l’obligation scolaire en 3e maternelle. Une connaissance insuffisante pourrait  constituer une  vraie difficulté. Mais, il faudra qu’on m’explique comment en un an l’enfant n’a pas appris à s’exprimer même dans une autre langue que sa langue maternelle.

J’irai plus loin. Si tant d’enfants qui ont fréquenté la 3e maternelle doivent redoubler, alors il faut revoir ce qu’on fait en maternelle.

Normalement, on ne peut pas apprendre à lire, la maternelle doit être un apprentissage de la langue et de la sociabilité, par des activités ludiques.

Je l’ai dit, le sujet est l’objet d’une vraie polémique. J’ai peut-être tort, peut-être raison. .. Qui sait !

La lutte contre l’échec scolaire est pour moi une priorité. Alors l’admettre en maternelle, je ne saurais pas.

Les statistiques semblent me donner raison : un redoublement en maternelle n’empêche nullement un redoublement en primaire.

Je forme un vœu : que parents et enseignants réfléchissent bien avant d’imposer cette humiliation à un enfant.

 

CENTRE COMMERCIAL A MACHELEN.

Ce n’est qu’un projet mais il suscite la polémique depuis longtemps.Joke Schauvliege, ministre flamande de l’environnement a approuvé le permis d’environnement de Uplace Machelen, méga centre commercial. Les réacions, pour la plupart négatives, s’accumulent. De nombreux opposants envisagent un recours au Conseil d’Etat. La ministre précise : « Le permis a toutefois été octroyé sous certaines conditions : uplace devra assumer lui-même une partie des coûts liés à la mobilité autour du site. »


Une question : comment ? Je m’étonne que l’on chiffre déjà les embouteillages sur le ring… Je signale qu’il y a d’autres moyens d’atteindre Machelen : le boulevard de la Woluwe, la chaussée d’Haecht, le long du canal…

Le gouvernement flamand – pour une fois – est divisé. Parmi les mécontents, Louvain et Vilvorde. Je n’ai pas d’explication. Opposition aussi de la CGSP, le CD&V, Unizo (entrepreneurs) et Groen.

Voka (patronat) et Comeos (commerce et services) défendent le projet.

Le bourgmestre de Machelen, qui est pour, n’en parle pas. Rien dans sa feuille d’information distribuée aux habitants.

Le promoteur du projet affirme que le complexe ouvrira ses portes en 2016.

Je suis étonnée que l’on ne reparle plus de l’opposition de Bruxelles qui avait le même projet et parlait de concurrence.

Affaire à suivre !

MARIE-ROSE MOREL.

 

« La connaissance d’autrui ne s’instaure pas sur l’analogie avec le moi, car la sympathie (ou l’amour, ou la haine) permet une compréhension lucide d’un sujet extérieur. Elle doit également comprendre les communautés au même titre que les individus. » (Scheler, philosophe allemand 1874-1928 – citation reprise du dictionnaire de philosophie de Durozoi/Roussel).

Ce matin, j’apprenais la violence des propos des éditorialistes flamands, notamment de Luc Van der Kelen, à propos d’une séquence du journal télévisé de la RTBF diffusée samedi soir, soit le jour des funérailles de Marie-Rose Morel. Le journaliste l’aurait traitée de »xénophobe pure et dure » ajoutant qu’elle avait utilisé son cancer pour « renforcer ses idées d’extrême-droite ». Ces propos ont évidemment indigné la presse flamande qui  accuse la RTBF d’avoir commis « une faute ». La RTBF s’est excusée mais réfute la notion de faute et reconnaît simplement ne pas avoir saisi l’émotion qu’avait suscitée l’histoire de Marie-Rose Morel en Flandre. (d’après l’article de L’Avenir du 14/2 – « Une émotion à deux vitesses ».)

Je trouve l’explication inacceptable. Le respect des morts est une valeur universelle et si l’émotion était plus vive en Flandre qu’en Wallonie où la plupart des citoyens ne connaissaient pas son existence, ni son combat, non seulement pour vaincre son cancer mais aussi pour aider les autres femmes victimes de cette terrible maladie, le journaliste, lui, devait être au courant.

Je suis d’ailleurs aussi choquée par l’exploitation des funérailles, faite par certains  journalistes francophones. Le Soir titre « L’adieu à Marie-Rose Morel, ou le nationalisme émotionnel ». Olivier Mouton, qui relate la cérémonie, affirme : « Bart De Wever ému aux larmes. C’est l’image politique que l’on retiendra des funérailles de Marie-Rose Morel, samedi matin à Anvers » et encore « Le nationalisme flamand a trouvé son égérie et son martyr ».

Ainsi, parce qu’elle a fait partie du Vlaams Belang, parce qu’un drapeau flamand recouvrait son cercueil, parce que Bart De Wever, qui l’avait connue pendant ses études et dont elle était l’amie avant une dispute politique, a fait son éloge, ayant le courage de dire « J’ai pu te dire pardon » les journalistes font une analyse politique que je trouve absolument indécente.

Récupération par Bart De Wever ? Il n’a pas le droit de pleurer une amie ? Ne peut-on, une seule fois, admettre qu’il puisse, sans calcul politique, éprouver des sentiments humains ? Cordon sanitaire rompu. L’accent est mis sur le politique plutôt que sur le drame qu’est la mort, pour n’importe qui. Et d’analyser le plus sérieusement du monde que la médiatisation de personnalités est un phénomène flamand, pire qu’elle est exploitée pour vendre ! Je ne peux pas nier que le people fait monter les tirages des journaux, mais vraiment, ce n’était pas à cette occasion qu’il fallait le dire. Et, affirmer sans rire qu’elle n’existe que du côté flamand, c’est vraiment du n’importe quoi. Daerden ? Noeud papillon porté ou pas, moues des politiciens, photos choisies avec soin pour rendre quelqu’un de sympathique ou le contraire, ce n’est pas une exploitation people ?

Ce que je trouve le plus grave, c’est d’affirmer comme ils le font, que ces funérailles montrent le fossé qu’il y a entre le nord et le sud. C’est injurieux pour les Wallons. Une telle émotion ne serait pas possible en Wallonie ? Faut-il donc rappeler toutes les manifestations de sympathie qui ont lieu quand un drame se produit ? Buizingen, morts d’enfants – encore tout récemment Amélia et Alison – la catastrophe à Liège, n’ont-elles pas suscité, dans la population, une grande émotion, des manifestations de sympathie ?

J’en arrive à penser que les journalistes cherchent constamment à creuser un fossé entre le nord et le sud. Ce n’est pas ainsi que nous arriverons comme ils le disent si bien « à vivre ensemble ». Rien de tel pour pourrir l’atmosphère que de sauter sur chaque occasion pour en faire une analyse blessante pour les uns ou pour les autres.

J’userai donc de ma liberté de pensée pour rendre hommage à Marie-Rose Morel, à son courage, pour présenter mes condoléances virtuelles à son mari et ses enfants.

Puisse l’empathie remplacer quelquefois la méfiance constante que nous vivons actuellement !